
Priorités politiques du nouveau gouvernement en matière d’énergie
Au terme de deux scrutins, Friedrich Merz a été élu 10e chancelier d’Allemagne le 6 mai dernier (voir le détail, en allemand). Lors de son discours de politique générale (en allemand), il a soutenu que la coalition maintiendrait les objectifs climatiques allemands et européens. Selon lui, « la tarification du CO2 sera un élément central ». Il a également réaffirmé sa volonté de développer « très rapidement » le captage et le stockage de carbone (Carbon Capture and Storage, CCS) et a rappelé que la politique énergétique devait être « systématiquement axée sur l’accessibilité financière, la rentabilité et la sécurité d’approvisionnement, sans idéologie et ouverte à toutes les technologies ».
Lors de la passation de pouvoir au ministère fédéral de l’Économie et de l’Énergie (Bundesministerium für Wirtschaft und Energie, BMWE, anciennement BMWK) le 7 mai, la nouvelle ministre Katherina Reiche a mis en avant la sécurité d’approvisionnement, l’accessibilité financière de l’énergie et l’ouverture technologique comme priorités (communiqué de presse, en allemand). Dans son adresse au Bundestag le 16 mai, elle a mis l’accent sur la croissance dans son programme économique et a affirmé faire de la politique énergétique « une priorité absolue ». Elle a rappelé les principaux points de l’accord de coalition en matière d’énergie (voir article de l’OFATE de mai 2025), à savoir la baisse des prix de l’électricité d’au moins 5 ct/kWh et la mise en place d’un prix de l’électricité pour l’industrie. Selon elle, des appels d’offres pour au moins 40 nouvelles centrales électriques au gaz d’une puissance totale de 20 GW devraient être lancés « très rapidement » (communiqué de presse, en allemand).
Lors de la passation de pouvoir au ministère fédéral de l’Environnement, de la Protection du Climat, de la Protection de la Nature et de la Sûreté nucléaire (Bundesministerium für Umwelt, Klimaschutz, Naturschutz und nukleare Sicherheit, BMUKN) le 7 mai, le nouveau ministre Carsten Schneider s’est réjoui du transfert de la responsabilité de la protection du climat à l’échelle nationale et internationale au sein de son périmètre d’action (communiqué de presse, en allemand). Dans son adresse au Bundestag le 15 mai, Carsten Schneider a affirmé vouloir débuter « immédiatement » l’élaboration du programme de protection climatique pour 2025, qui devrait être adopté d’ici la fin de l’année, conformément à la loi sur la protection du climat (Klimaschutzgesetz). Le BMUKN a vocation à placer les questions sociales au centre de son action, via la redistribution des recettes issues de la taxe sur le CO2 par exemple. Enfin, selon lui, la croissance économique, une politique industrielle compétitive et la protection de l’environnement peuvent aller de pair (communiqué de presse, en allemand).