Un conseil des ministres franco-allemand (CMFA) s’est tenu le 29 août au fort du Cap Brun, à Toulon. Un an après le précédent CMFA, qui s’était déroulé à Meseberg, en Allemagne, en marge de la visite d’État du Président de la République Emmanuel Macron à Berlin, une vingtaine de ministres ont échangé entre homologues sur les nouvelles impulsions à donner à la relation entre les deux pays. Côté français, cet événement était néanmoins marqué par un contexte politique incertain, alors que le Premier ministre François Bayrou soumettra son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre prochain.

La déclaration conjointe publiée à l’issue du CMFA, intitulée « Programme d’action économique franco-allemand » (Franco-German economic agenda), énumère des résolutions dans l’ensemble des domaines, avec l’objectif affiché de renforcer le « réflexe franco-allemand » et la coopération bilatérale au service d’une Europe plus souveraine et compétitive. Dans le domaine de l’énergie, six résolutions ont été adoptées. Premièrement, les deux pays souhaitent porter une attention particulière aux redevances d’accès au réseau électrique, notamment face aux besoins créés par les centres de données et l’intelligence artificielle. Ils souhaitent ainsi, au sein du marché européen de l’électricité, coordonner leurs approches sur l’évolution de ces coûts, ainsi que sur la gestion de la demande et de la capacité. Deuxièmement, la France et l’Allemagne souhaitent aligner leurs positions sur plusieurs textes européens énergétiques et climatiques, en suivant un principe de neutralité technologique et de non-discrimination entre les technologies bas-carbone. Troisièmement, les deux pays souhaitent développer les interconnexions énergétiques transfrontalières à de nombreux égards : un travail conjoint sur le paquet législatif européen sur les réseaux (European Grid Package), l’étude d’une potentielle interconnexion supplémentaire confiée à RTE, TransnetBW et Amprion, et enfin une analyse conjointe à mener sur les réseaux à trois pays, avec la Pologne, d’ici à 2026. Quatrièmement, la France et l’Allemagne souhaitent renforcer leur travail commun dans le domaine de l’hydrogène, et affichent leur soutien à une infrastructure européenne de transport d’hydrogène, via notamment les projets H2med et Hy-FEN. Cinquièmement, les deux pays souhaitent intensifier leur coopération en matière de recherche sur des technologies d’innovation : fusion nucléaire, éolien flottant, numérisation du réseau et stockage par batteries. Enfin, la France et l’Allemagne ont réaffirmé le rôle de l’Office franco-allemand pour la transition énergétique (OFATE) dans leur coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie (voir le communiqué de presse de l’OFATE sur le sujet).