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Coalition Union-SPD : accord de principe et début des négociations

Le 8 mars, les deux partis qui composent l’Union, à savoir l’Union chrétienne démocrate (Christlich Demokratische Union, CDU) et l’Union chrétienne sociale (Christlich-Soziale Union, CSU), sont parvenus à un accord de principe avec le Parti social-démocrate (Sozialdemokratische Partei Deutschland) en vue de former une coalition. Un document préliminaire (Sondierungspapier, en allemand) de onze pages a été publié. Ce dernier indique les grandes orientations du futur gouvernement fédéral si les négociations aboutissent.

Sur le coût de l’énergie, l’Union et le SPD souhaitent garantir des prix compétitifs, notamment pour l’industrie, et prévoient pour ce faire une baisse de la taxe sur l’électricité (Stromsteuer) au minimum européen et une division par deux des tarifs d’utilisation du réseau de transport (Übertragungsnetzentgelte). Plus globalement, les tarifs d’utilisation du réseau ont vocation à être durablement plafonnés. Les subventions aux entreprises électro-intensives (Strompreiskompensation) doivent être prolongées et élargies à d’autres secteurs énergivores.

Sur l’offre d’énergie, le document mentionne un changement d’approche pour les centrales de réserve (Reservekraftwerke), dont le rôle ne doit pas être limité à empêcher les ruptures d’approvisionnement. Elles doivent également être activées en cas de besoin pour stabiliser les prix. Une révision de la stratégie pour les centrales électriques (Kraftwerksstrategie, voir espresso de l’OFATE) doit prévoir la construction de centrales à gaz à hauteur de 20 GW de capacité installée d’ici 2030. Le potentiel de l’ensemble des énergies renouvelables - solaire, éolien, bioénergies, hydraulique et géothermie - ainsi que le stockage doivent être exploités. Un recours au nucléaire, envisagé dans le programme de l’Union, n’est pas mentionné. L’offre d’hydrogène décarboné doit par ailleurs être renforcée, notamment via une densification du réseau de transport d’hydrogène (Wasserstoffkernnetz, voir article de l’OFATE de novembre 2024).

Sur le climat, l’objectif de neutralité carbone en 2045 est maintenu. Sur le plan de l’innovation, les partis souhaitent adopter rapidement un paquet législatif encourageant la capture, le stockage et la valorisation du carbone (CCUS). Des marchés pilotes pour les produits neutres en carbone ont vocation à voir le jour. Enfin, l’Allemagne doit se fixer l’objectif d’ouvrir le premier réacteur à fusion nucléaire du monde, via un renforcement des politiques de recherche dans le domaine. Sur la mobilité électrique, le document rappelle l’importance de l’industrie automobile en Allemagne et des emplois qu’elle génère. Les partis plaident pour une forme de neutralité technologique (Technologieoffenheit), rejettent les amendes européennes pour non-respect des normes COet souhaitent le retour d’une aide à l’achat pour les véhicules électriques, supprimée en décembre 2023.

Les partis souhaiteraient présenter un contrat de coalition au plus tard à Pâques, soit le 20 avril prochain. Les travaux préparatoires ont eu lieu entre le 13 et le 24 mars au sein de 16 groupes de travail thématiques, réunissant des députés de l’Union et du SPD dans des proportions semblables au rapport de force au Bundestag. Le député CDU du Bade-Wurtemberg Andreas Jung codirige le groupe de travail sur l’énergie et le climat. Spécialisé sur les questions énergétiques, Andreas Jung était co-président de l’Assemblée parlementaire franco-allemande lors de la précédente législature. Les groupes de travail ont présenté leurs résultats et c’est désormais un groupe de 19 négociateurs qui travaillera aux côtés des chefs de parti pour poursuivre les négociations et parvenir à un accord. 

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