L’information a été divulguée par différents médias à la mi-avril : L’Office fédéral de la navigation maritime et de l’hydrographie (Bundesamt für Seeschifffahrt und Hydrografie - BSH) aurait informé les porteurs de projets concernés que les projets de parcs éoliens en mer planifiés dans les zones en mer du Nord éloignées des côtes, à savoir les zones 3, 4 et 5 (carte) n’obtiendront pas d’autorisation jusqu’à nouvel ordre. Concrètement, l’engagement des procédures d’approbation de plan (Planfeststellungsverfahren) dans ces zones aurait été suspendu. Au total, quelque 40 projets de parcs éoliens en mer seraient concernés par cette suspension, projets qui se situent majoritairement à une distance supérieure à 100 km des côtes. Cette décision ne concerne aucun projet dont l’autorisation a déjà été délivrée, a souligné le BSH dans un communiqué (en allemand). Le BSH considère que face aux nouveaux objectifs fixés dans le cadre de l’amendement de la loi sur les énergies renouvelables (loi EEG) l’an passé, à savoir un objectif revu à la baisse et fixé à 6,5 GW d’éolien en mer installés à l’horizon 2020 et de 15 GW d’ici 2030, l’objectif pourra être atteint sans l’installation de parcs éoliens très éloignés des côtes.

Pour la seule année en cours, près de 3 GW de nouvelles capacités éoliennes en mer devraient être mises en exploitation, ce qui ferait passer la capacité totale exploitée de cette énergie à 4 GW à la fin de l’année. Par ailleurs, les coûts nécessaires à l’installation et au raccordement au réseau des parcs situés dans ces zones très éloignées des côtes étaient particulièrement élevés, a souligné le BSH. Selon les informations relayées par la presse, cet avis est partagé par l’Agence fédérale des réseaux (Bundesnetzagentur - BnetzA), qui est en charge de coordonner les raccordements au réseau. La majorité des projets concernés sont encore à un stade de développement peu avancé. Les professionnels de l’éolien en mer ont cependant réagi avec mécontentement à cette annonce, considérant que les investissements déjà engagés et chiffrés à un total de plus de 100 millions d’euros ainsi que ceux à venir étaient compromis. Selon la filière, les objectifs de développement de l’éolien en mer fixés par le gouvernement allemand ne sont pas assez ambitieux. Par ailleurs, les emplois de cette jeune filière, tout juste à ses débuts et en train de faire ses preuves, seraient désormais compromis. Certains porteurs de projets réfléchiraient à engager des démarches juridiques à l’encontre de la décision du BSH.